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Dimitri

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Le soleil se couche enfin. J'attends ce moment depuis que mon père m'a réveillé, au lever du soleil. Je sais bien qu'il est étrange de préféré la nuit au jour, que tout le monde au château me considère comme un être bizarre. Heureusement que je suis l'unique fils de maison, sinon j'ignore comment ces personnes me traiteraient. Comme ma mère, surement. Elle ne m'adresse jamais la parole, fait en sorte de ne jamais se retrouvée seule avec moi, et tant qu'elle le peut, elle m'évite.
Tout ce la ne me blesse pas, contrairement à ce que l'on pourrait en croire. Je suis bien plus heureux loin de tous. Je dirais même que j'irais bien mieux encore si chaque personne faisait comme ma mère. Mais ce n'est pas le cas : les serviteurs, les gens de la haute qui veulent faire bonne figure auprès de mon père, tous ces gens m'adressent régulièrement la parole, font semblant de me trouver intéressant. Mais je le lis dans leurs yeux. Ils ont peur. Je ne peux pas les en blâmer, plusieurs choses chez moi rappelle les démons que décrivent les textes religieux. Ma couleur de peau, pour commencer. Blême. J'ai à tout moment un air malade. Mon goût pour la solitude et la nuit les perturbent tout autant. Mais le pire doit être mes dents. Ces canines légèrement plus longues que la norme. Rien de bien méchant en soi, mais ces personnes sont toutes sous l'influence des peurs qu'on leur inculque. Je ne peux donc pas leur en vouloir.
Je suis dehors, sur le toit du château. Le meilleur endroit qu'il soit pour admirer la pleine lune se lever. Elle est toute rousse, comme je l'aime le plus. Ce soir est magnifique. Je me mets à fredonner un air quelconque, en faisant deux trois pas de danse. Il n'y a que sous la lune que je me sens libre. Mon chant se fait de plus en plus fort, jusqu'à devenir une mélopée en offrande à la douce lune. La liberté... Je me sentirais presque pousser des ailes.

C'est idiot, les anges n'existent pas...  

Je descends du toit pour sortir de chez moi. Chez moi... Façon de parler, je ne me sens pas chez moi ici, chez eux. Je ne me sens bien que dans la nature. Ici. Dans la forêt. Je sais bien qu'il n'est pas très raisonnable de sortir la nuit. On ne sait jamais sur quoi ou sur qui l'on pourrait tomber. Mais je ne m'en suis jamais préoccupé. Ca ne m'inquiète pas. J'avance, chantant toujours cet air qui me traine à l'esprit, j'avance, dansant par la même occasion. J'avance sans savoir où me pas m'entrainent. Heureusement que j'ai un bon sens de l'orientation, je sais que je finirais par retrouver mon chemin. C'est comme ça à chaque fois que je sors.
Pourtant, pour la première fois, les choses ne se passent pas comme d'habitude.
J'arrive à une clairière qui, jusque là, m'était inconnue. La lune éclaire la totalité de la scène. Pas grand-chose, en somme : des fleurs de ci de là, de l'herbe, et des arbres noirs tout autour. Mais je sens quelque chose à l'autre bout de la clairière. Mon chant s'est estompé. Ma danse s'est adoucie pour ne finalement plus n'être que de simple pas. La présence à l'autre bout se trouve protégée par les arbres sombres. Je m'approche, m'exhibant volontairement à la douceur de la lumière lunaire. Plus je m'approche et plus je suis sur qu'il y a quelque chose ou quelqu'un. Mais la peur n'est toujours pas présente. Je ne suis pas inquiet. J'ai l'impression que cette rencontre devait avoir lieu. Quand enfin je distingue la personne qui se tient face à moi, je constate qu'il s'agit d'un homme d'une trentaine d'années. Plus vieux que moi, donc. Il fait enfin un mouvement. Ses yeux sont fixés sur moi. C'est surement cela que je ressentais depuis le début. Il s'approche lentement.  Il a beau avoir une dizaine d'années de plus que moi, je nous trouve plusieurs points communs. Le même teint blême, les mêmes canines et, semble-t-il, les mêmes gouts pour la nuit.
« Tu es seul... Tu ne devrais pas te balader ainsi dehors.
_Vous non plus. »
Il rit de ma réplique et me s'avance encore plus près.
« Si je n'entendais pas battre ton coeur, je penserais que tu es déjà un vampire... Mais je ne doute pas qu'il soit pour toi plus facile de le devenir. »
Il me fallut un temps pour comprendre ce que cet inconnu me proposait.
La paix éternelle. Etre en paix avec moi-même pour toujours. Une lumière se fit en moi. C'est cela ! Si toutes ces personnes pensent de moi que je suis un démon, c'est parce que je suis destiné à en devenir un. Je me tourne vers mon interlocuteur et découvre mon poignet avant de le tendre face à moi. Le vampire qui me fait face se jette sur moi comme un fou furieux, mordant comme l'être affamé qu'il était dans mon poignet. La dernière pensée humaine que j'ai s'arrête là, entre les bruits de déglutition de cet être qui deviendra mon mentor, et la lumière divine de la lune, à jamais ma protectrice...
A la suite de mon premier texte ici, un deuxième "hors roman".
"Hors roman", car il s'agit, pour les deux (et surement pour les autres à venir !) d'un nouvelle basée sur les personnages d'une des histoires que j'écris.
© 2010 - 2024 KyA-chaan
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